Pourquoi pirater le Bitcoin coûterait une fortune ?

Le réseau Bitcoin est l’un des plus sécurisés au monde, et une tentative de piratage à grande échelle serait non seulement très compliquée techniquement, mais également extrêmement coûteuse. Pour qu’un pirate puisse prendre le contrôle du réseau ou effectuer une réorganisation de la chaîne de blocs (attaquer la blockchain), il faudrait des ressources colossales, tant en termes de matériel que d’énergie.

1. Le fonctionnement de la sécurité du Bitcoin

Le réseau Bitcoin repose sur un mécanisme de Proof of Work (preuve de travail), dans lequel les mineurs vérifient les transactions en résolvant des problèmes mathématiques complexes. Ce processus consomme beaucoup d’énergie et nécessite une grande quantité de puissance de calcul. Pour attaquer ce réseau, un pirate doit contrôler 51 % de cette puissance de calcul, ce qui est extrêmement difficile et coûteux.

Exemple concret :

Selon une étude publiée par Coin Metrics, il faudrait environ 1,1 million de dollars par heure pour réaliser une attaque de réorganisation de la chaîne sur le réseau Bitcoin. Cela signifie que, pour réussir une attaque de quelques jours, le coût pourrait atteindre des dizaines de millions de dollars.

2. Pourquoi pirater le Bitcoin est-il presque impossible ?

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles pirater le réseau Bitcoin est presque impossible :

Puissance de calcul nécessaire : Le Bitcoin est sécurisé par des milliers de machines appelées ASIC, spécialisées dans le minage. Pour attaquer le réseau, un pirate devrait posséder la majorité de cette puissance, ce qui nécessite des centaines de milliers de ces machines.

Coût de l’énergie : Le minage consomme énormément d’électricité. Selon l’étude, il faudrait environ 5,6 à 22 milliards de dollars en coûts énergétiques pour une attaque prolongée sur le réseau.

Coordination des attaques : Une attaque réussie nécessiterait une coordination parfaite entre de nombreux mineurs et équipements, ce qui est extrêmement difficile à organiser à l’échelle mondiale.

Tableau récapitulatif des coûts d’une attaque sur Bitcoin

Élément	Description	Coût estimé
Puissance de calcul	Acquérir suffisamment de machines ASIC pour contrôler 51 % du réseau	7 à 22 milliards de dollars
Coût énergétique	Consommation d’énergie pour maintenir l’attaque	1,1 million de dollars par heure
Infrastructure matérielle	Acquisition de matériel informatique puissant (machines ASIC)	200 euros par machine ASIC
Durée de l’attaque	Temps nécessaire pour pirater le réseau de façon significative	Plusieurs jours à plusieurs semaines
Total approximatif	Coût d’une attaque prolongée sur le réseau Bitcoin	22 milliards de dollars ou plus

3. Exemples concrets de tentatives d’attaque

Dans l’histoire du Bitcoin, plusieurs petites tentatives d’attaques ont eu lieu, mais aucune n’a réussi à déstabiliser le réseau :

En 2014, une tentative de prise de contrôle a échoué lorsque des mineurs ont coopéré pour contrer l’attaque, démontrant la résilience communautaire du réseau.

En 2023, une étude a montré que les coûts pour effectuer une attaque de 51 % avaient doublé par rapport à 2019, en raison de l’augmentation de la puissance de hachage du réseau, ce qui montre à quel point il est devenu plus difficile de pirater Bitcoin.

Pirater le réseau Bitcoin est une tâche titanesque qui demande une immense quantité de ressources matérielles, financières et énergétiques. Le coût exorbitant d’une telle attaque, combiné à la difficulté technique, rend pratiquement impossible de prendre le contrôle du réseau ou d’altérer les transactions. Bitcoin reste ainsi l’un des systèmes les plus sécurisés au monde, en grande partie grâce à sa conception décentralisée et à l’énorme puissance de calcul nécessaire pour le maintenir en marche.

Alex "BlockSmith" Varden